

Tensions à la frontière Centrafricano-Camerounaise
Par Eve MALONGA l LNC (Bangui, le 10 Septembre 2025 - LNC) Ça va mal à la frontière entre la/le Centrafrique et le Cameroun, les localités de Béloko et Cantonnier font face à une situation embêtante. Malgré les engagements pris lors de la sixième commission mixte transfrontalière entre les deux pays, en juin 2024 à Bangui, les autorités locales dénoncent la poursuite de l’occupation d’une partie du territoire centrafricain par des forces camerounaises. En effet, depuis plusieurs mois, des responsables communautaires et villageois alertent sur les tensions récurrentes nées de cette occupation. À Koundé-Sabal, un village situé dans la zone concernée, le chef Daniel Sodea témoigne d’un incident survenu récemment : « Les agents des eaux et forêts de Baboua étaient venus interdire l’exploitation de la forêt. Après leur départ, des militaires camerounais sont arrivés. Ils ont tiré à balles réelles sur la population. Cinq coups de feu. Plusieurs jeunes ont été emmenés de force à Bertoua, où ils ont été emprisonnés. L’un d’eux est gravement malade. Nous demandons que le gouvernement agisse », déclare-t-il. Du côté de Cantonnier, les autorités locales déplorent l’inefficacité des mesures décidées lors de la commission transfrontalière. Raphaël Soka, chef de canton, cite notamment le retrait par des militaires camerounais de trois mâts de drapeau récemment installés dans plusieurs villages frontaliers : « Quatre mâts avaient été érigés à Simon, Sabal, Koundé-Petel et Gassol. Trois ont été enlevés par les militaires camerounais. Grâce à l’intervention du commissaire de Béloko et du commandant de brigade de Koundé, un seul drapeau a pu être récupéré. Les deux autres sont toujours entre les mains des soldats camerounais », regrette-t-il. Face à ces intrusions, les forces de défense et de sécurité centrafricaines ont mis en place un poste de contrôle avancé à Petit Koundé-Sabal. Un dispositif qui vise à freiner l’expansion de l’occupation, mais qui reste symbolique, selon plusieurs habitants. Malgré les efforts diplomatiques de Bangui, la situation sur le terrain reste figée. Les populations locales appellent à une intervention plus ferme des autorités centrales pour résoudre ce conflit frontalier qui, selon elles, menace la cohésion communautaire et l’intégrité territoriale du pays. Pas encore de réaction officielle du côté du Cameroun.
By: LNC
Date: September 10, 2025
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