Les réfugiés de Gbazara en situation désespérée

Par Aline M'PANGBA-YAMARA l LNC

Rédactrice en chef

(Batangafo, le 17 Août 2025 - LNC) Plus de 1 000 personnes dans l’Ouham, ayant fui les violences dans les villages de Bekodji, de Koyo et de Bekondo vivent désormais à Gbazara, à 24 km de Batangafo, dans des conditions humanitaires alarmantes. Dépourvues de toute assistance suffisante, ces familles déplacées subissent de plein fouet l’insécurité, la faim et les intempéries. Depuis plus d’un mois dans un rayon de 100 km autour de Gbazara, la crise perdure et a provoqué un afflux massif de réfugiés. À leur arrivée, les déplacés ont trouvé un village débordé. L’unique école, dotée de trois salles de classe, a été transformée en refuge d’urgence, mais ne suffit pas à accueillir tout le monde. Nombre de familles se sont repliées dans les quartiers alentours, à la merci des pluies et du froid. Lucie Aubiguet, mère de sept enfants, raconte son calvaire : « Depuis notre arrivée, nous n’avons pas d’endroit pour dormir. La pluie nous épuise. Nous demandons des bâches pour construire des abris. Il nous a fallu deux semaines pour quitter Koyo, sans pouvoir nous reposer ». Le chef du village a mis l’école à disposition, un geste salué mais insuffisant selon Farabain Ndegana, déplacé de Bekondo : « Nous sommes environ 500 du village Bekondo, sans aide depuis deux semaines. Nous dormons à même le sol, nos enfants tombent malades, et la faim nous accable. » Il interpelle les autorités : « Nous demandons au gouvernement d’envoyer des troupes supplémentaires pour assurer notre sécurité. » Ces témoignages remettent en question l’effectivité de l’accord de paix signé entre les groupes armés et le gouvernement, dans un contexte où des civils continuent d’être déplacés par des violences persistantes dont les auteurs restent inconnus.

Rubrique : Reportage

Date : 17 Août 2025

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